Le 25 octobre 2025, Reda M, survivant de l’effondrement de l’immeuble du 65, rue d’Aubagne en 2018, dans lequel 2 de ses amis hébergés pour la nuit sont morts, a été expulsé vers la Tunisie.
Reda, qui n’a eu la vie sauve que parce qu’il avait quitté les lieux quelques minutes avant le drame pour aller travailler, peinait à se relever de cette tragédie ; sa santé en a été affectée, et requiert un suivi de soins.
L’autre locataire, ami de Reda, également miraculé du 5 novembre 2018, est mort avant le début du procès.
En octobre 2023, Reda qui n’a jamais pu reprendre un travail et vit dans une totale précarité, est condamné pour un délit mineur ; le tribunal prononce une interdiction provisoire de territoire français. Arrêté à la suite d’un contrôle, Reda a été conduit au Centre de rétention du Canet début septembre avant son expulsion.
Cette expulsion va non seulement l’empêcher, en tant que victime reconnue lors du procès qui s’est tenu en automne 2024, de faire valoir ses droits à indemnisation, mais également de se soigner.
Le propriétaire de l’appartement qu’il occupait et avocat du syndic, Mr Xavier Cachard, a été le plus lourdement condamné en première instance, pour notamment « mise en danger de la vie d’autrui » et « indifférence déplorable», pour avoir fait obstruction aux demandes de travaux.
Il a toutefois pu purger sa peine à son domicile, sous bracelet électronique, et dormir tranquillement dans son lit.
Lors du procès de novembre 2024, en réponse à la question d’un avocat qui lui demandait quelle avait été la conséquence des effondrements sur sa vie, Reda M. répondait : « je vais vous montrer. Je prends 16 cachets tous les jours ; je souffre d’hypertension ; je fais beaucoup de cauchemars…. Et maintenant mes 3 amis sont morts…»
Nous affirmons que la place de Reda M., victime de l’avidité d’un marchand de sommeil, est auprès des autres victimes, de ses amis et voisins qui ont traversé cette épreuve avec lui, des parties civiles du procès en appel qui doit s’ouvrir.
Nous demandons la grâce de Reda M. et son retour en France afin qu’il puisse, en tant que victime de l’habitat indigne, faire valoir ses droits à la réparation morale et judiciaire que notre société lui doit.
