[SUD Rail] Les cheminots tous·tes mobilisé·es contre la concurrence ! Rassemblement le 30 juin 2025

Depuis le lancement du processus d’ouverture à la concurrence engagé par le Conseil Régional en 2019, les organisations syndicales de la Région PACA sont fermement opposées à ce processus.

Même si la loi NPF a acté en 2018 les principes d’ouverture à la concurrence du trafic voyageurs impulsés par la commission Européenne, la majorité de l’assemblée du Conseil Régional avait anticipé le mécanisme par idéologie. Son hostilité s’est d’ailleurs concrétisée par le financement d’une campagne calomnieuse contre la SNCF dès 2017 qui dénigrait systématiquement le travail des cheminots.

Nous défendons le service public ferroviaire, bien de la nation, parce que les effets du modèle sont néfastes pour les usagers, les citoyens, le système ferroviaire et pour les cheminots. La libéralisation du ferroviaire au FRET en France ou généralisée en Grande Bretagne ont fait la démonstration que nous sommes dans le vrai. Les politiques en place en PACA ou au gouvernement sont quant à eux aveugles et sourds à l’expérience britannique pourtant très instructive. 30 ans après sa privatisation, le chemin de fer britannique est renationalisé ! C’est à la fois une nationalisation puisque la nouvelle compagnie publique (GBR) va absorber 12 compagnies ferroviaires privées, mais aussi une unification du système. En effet, la majeure partie de l’exploitation sera regroupée avec l’infrastructure dans une même société publique.

Après le lancement de la filiale SUDAZUR mi-décembre, c’est au tour de Transdev, le 29 juin, de faire circuler son premier TER entre Marseille et Nice. Si les Organisations Syndicales n’ont aucun grief contre cette entreprise (à majorité détenue par l’État via la Caisse des Dépôts et de Consignations) et ses salariés, elle représente l’aboutissement d’un modèle mettant à mal un système ferroviaire intégré autour de l’entreprise SNCF.

Si nos combats permettent de préserver les droits pour les cheminots, ils n’éloignent pas le danger d’atomisation du système ferroviaire intégré. A terme, toutes les cheminotes et tous les cheminots seront impactés par le projet libéral pour le ferroviaire et la fin de la SNCF unifiée.

L’arrivée des TGV de TRENITALIA à Marseille le 15 juin est une mascarade d’ouverture à la concurrence. Le faible écart de prix entre l’opérateur Italien et la SNCF n’est possible que par les facilités permises par les États au détriment des conditions sociales des Cheminots. Les Entreprises Ferroviaires nouvellement entrantes bénéficient, de la part de SNCF Réseau, d’une réduction de 50% de leurs péages durant 3 ans. Ainsi TRENITALIA bénéficiera d’une diminution des péages de plus de 30 millions d’euros entre 2025 et 2028.
Dans le même temps SNCF Voyageurs est invitée à alimenter le fond de concours pour entretenir le réseau avec le fruit du travail des cheminots. Ainsi entre 2016 et 2024 le groupe SNCF a été prélevé de 5,1 milliards d’euros ! L’État organise donc sa propre concurrence entre ses entreprises et les entreprises historiques européennes.

En conséquence, depuis l’accélération du processus de libéralisation du ferroviaire, SNCF Réseau, en tant que gestionnaire d’infrastructure indépendant, se retrouve dans une position de plus en plus complexe et fragilisée par la fragmentation du système ferroviaire national.

En effet, l’arrivée de plusieurs opérateurs implique une multiplication des interfaces entre SNCF Réseau et les différentes entreprises ferroviaires (EF), des procédures plus lourdes pour organiser les circulations, une perte de cohérence dans la gestion globale du réseau, auparavant centralisée avec la seule SNCF.

D’autre part, SNCF Réseau est massivement endettée (près de 40 milliards d’euros) et reste soumise à une logique de rentabilité imposée par l’État et l’Union européenne, les redevances d’accès au réseau sont insuffisantes pour couvrir les besoins de modernisation car les régions et l’État négocient à la baisse les péages pour favoriser l’entrée de concurrents, au détriment du financement du réseau. Sans financement pour la maintenance et la rénovation, il y aura dans un futur proche une dégradation du réseau et du service et ça, la concurrence n’y changera strictement rien.

Par cette démonstration nous voyons bien que tous les cheminots sont pris dans la spirale de la concurrence librement faussée.

Que nous soyons de SNCF Voyageurs, SNCF Réseau, de la Holding, de Gares et Connexions ou de FRET cette logique conduit vers une recherche de dumping social par une dégradation des conditions de travail et une recherche de réduction de la masse salariale. A terme c’est le système ferroviaire lui-même qui est aussi menacé.

Le 30 juin à 11h, rassemblons-nous à Marseille St Charles !

  • Pour le retour à une SNCF unique et intégrée
  • Pour le retour au statut des cheminots et à des conditions sociales de haut niveau pour tous.
  • Pour des investissements massifs dans les petites lignes, les trains du quotidien, et les infrastructures.
  • Pour un plan massif de modernisation du réseau financé par l’État.
  • Pour l’arrêt des logiques concurrentielles qui mettent en danger l’avenir du ferroviaire public.

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