La mairie d’Aix-en-Provence se parjure, revient sur son accord et a expulsé les Gilets Jaunes du local qu’ils occupaient. L’argument est un grand classique pour ce genre de procédure : « c’est pour faire du Social ». Cette fois-ci ce sont les restos du cœur qui font office de bonne excuse.
Le 9 avril, des forces de police requises par la Mairie débarquent sans préavis à l’ancienne École maternelle Giono, en expulsent trois Gilets Jaunes confinés là pour assurer l’indispensable sécurité des locaux, puis condamnent les lieux.
Ces locaux, voués à terme à la démolition, ont été attribués par la Mairie d’Aix aux Gilets Jaunes en février 2019.
Le 24 septembre 2019 Madame Joissains-Masini, lors d’un entretien dans son bureau en présence de plusieurs de ses proches collaborateurs, donne aux Gilets Jaunes son accord pour l’attribution d’un nouveau local lorsque les travaux de démolition seront en phase de démarrage.
Ce brutal revirement de position de la part de la Mairie intervient pendant une période particulière de crise sanitaire et de confinement obligatoire, sous couvert de mise à disposition d’une partie des locaux pour les Restos du Cœur, action d’aide alimentaire soutenue par l’ensemble des organisations utilisatrices de l’ancienne École.
Les Restos du Cœur utilisent désormais une partie des locaux inoccupée jusqu’à présent, laissant disponible l’aile utilisée précédemment.
Par ailleurs, depuis plus d’un an, l’École Giono a permis à de très nombreuses associations et collectifs du Pays d’Aix (voir liste des 17 cosignataires) d’y tenir des réunions, d’y entreposer du matériel à usage associatif, d’y préparer des conférences, d’y faire des projections-débats et d’y animer des activités culturelles et d’éducation populaire. Ce lieu est devenu un carrefour important de la vie sociale aixoise.
Alors, pourquoi cette expulsion ?
Cette décision de la Mairie nous donne-t-elle un aperçu de ce qui nous attend : au nom de la sécurité sanitaire, constaterons-nous des abus de pouvoir sans fin ?
16 organisations ayant tissé des liens solides avec le Mouvement, ainsi que les Gilets Jaunes du Pays d’Aix-La Barque, adressent ce jour à Madame la Maire d’Aix-en-Provence un courrier contestant la loyauté de cette expulsion et demandant que soit respectée la parole donnée, avec l’attribution d’un nouveau local dans les plus brefs délais.