Communiqué de l’Union Nationale Interprofessionnelle des Retraité-e-s de Solidaires Bouches du Rhône.

• Parce que le système à points est une profonde imposture aux antipodes de tout « projet de justice et de progrès social » dixit Macron,
• Parce que les retraité/es ont vu leurs parents et grands-parents se battre pour la création de la Sécurité Sociale et se sont indigné/es contre toutes attaques au fil des années,
• Parce que les retraité/es n’acceptent pas que ce gouvernement raye un demi-siècle de conquêtes sociales et sacrifie nos enfants et petits-enfants en les forçant à travailler toujours plus longtemps pour une retraite misérable après des années de travail à rallonges,
• Parce qu’ils ne peuvent accepter que la retraite ne soit plus qu’une ligne dans le budget de l’État pour que le poids des retraites ne nuise pas aux plus riches et aux détenteurs de capitaux, et qui impactera obligatoirement les pensions des retraité/es actuel/les,
• Parce que les retraité/es ne peuvent pas admettre que ce gouvernement organise un grand retour en arrière à une époque où les pauvres n’avaient pas de retraite et où les riches vivaient de leurs rentes, tout en misant sur l’usure du mouvement social et en osant se réclamer du Conseil National de la Résistance,

les retraité/es se retrouveront à nouveau dans la rue ce 9 janvier aux côtés des grévistes qui ne renoncent pas à combattre ce système à points après des semaines de mobilisation face à un gouvernement hostile qui tente tour à tour la division et l’intimidation. Il s’agit d’une mobilisation en pleine connaissance des conséquences de ce système et non pas sur la base de « peurs et d’angoisses » non fondées comme le prétend Macron.

Malgré les mensonges répétés du gouvernement, c’est une retraite basée sur le chacun pour soi, réduite à une épargne individuelle sans plus aucun véritable mécanisme de solidarité. Sous la pression des mouvements sociaux, l’universalité, tant vendue depuis le début, tombe avec la multiplication des exceptions pour certains corps de métier ou des périodes de transition à rallonges pour d’autres.

Comme on divise les régimes spéciaux entre eux, on divise les générations entre elles. Dès 2022, les prochaines victimes sont celles et ceux qui commenceront à travailler dans un contexte de chômage qui les touche particulièrement et ensuite celles et ceux né/es après 1975. Assurément, le fond du système demeure et c’est ce qui compte pour le gouvernement.

Avec ce régime, tout est combiné pour augmenter la durée de travail et faire baisser le montant des retraites d’une part en associant à la fois l’âge de départ et une baisse de retraite au même âge avec une décote définitive et, d’autre part, en faisant travailler toujours plus pour cumuler des points dont la valeur de vente ne cessera de baisser, ne serait-ce qu’ avec le plafonnement des retraites à 13,8% dans le PIB.

La répartition dont se targue Macron et ses ministres n’a rien à voir avec notre régime de répartition fondé sur la solidarité intergénérationnelle et elle permet au contraire de passer aisément à la capitalisation déjà préparée avec la loi Pacte sans parler des « Black Rocks » dont le Président vient d’être décoré de la légion d’honneur.

C’est le principe même de la cotisation sociale, cette part du salaire qui va ni aux profits ni aux dividendes qui est par là même dénaturée. Avec ce système, de par sa nature même fondé sur le cumul de points individuels, piloté par le gouvernement qui en devient le « patron », plus aucune garantie pour la retraite n’est assurée malgré les cotisations versées qui augmenteront.

Et, dans ce projet, tout ce qui relève des mécanismes de solidarité, congé maladie, maternité, invalidité, périodes de chômage est réduit à des points décorrélés des cotisations, fixés au gré du gouvernement, financés par l’impôt et transformés ainsi en aide sociale aléatoire ouvrant la voie aux assurances privées.

Face à Macron qui veut nous imposer ce système de retraite illégitime , face à sa politique de démantèlement de la Sécurité Sociale, des Services Publics, des hôpitaux et de toute la protection sociale en préparant leur privatisation, les retraité/es participeront à tout ce qui pourra faire frein à cette imposture pour ne pas abandonner notre avenir et celui des générations futures à des « Blacks Rocks » dans une société déshumanisée.

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